Exposition intéressante
à voir absolument …
KIN MOTO
na
Bruxelles

       
                                       
         
                                       
Coup de cœur … Une fois n’est pas coutume, quittons les frontières du Katanga et rejoignons « Kin la belle », la capitale … illustrée dans des peintures exposées à Bruxelles.

A l’Hôtel de Ville de Bruxelles, se déroule pour l’instant, une exposition qui regroupe les œuvres de 14 peintres populaires qui illustrent avec brio la vie à Kinshasa.
Des peintures étonnantes : enfants des rues, recrudescence des sectes et des Eglises de tous poils, prostitution, sida, vie quotidienne, corruption, politique, difficulté des transports, mœurs … et tout cela vu par des artistes qui manient le pinceau aussi bien que l’humour et l’autodérision qui caractérisent si bien le peuple congolais. Bravo !

Les artistes : CHERI BENGA, BODO, BODUKA,
CHERI-CHERIN, ANGE KUMBI, LUSAVUVU, MFUMU’ETO, MOKE, MOKE FILS, PAP’EMMA, CHERI SAMBA, SHULA, SIM SIMARO, SYMS.

   
    BODO (photo Kokolo).
                                             
             
Œuvre de l’artiste BODO.
               
De plus, chaque artiste a réalisé un œuvre originale spécialement pour l’exposition « Kin Moto na Bruxelles ».
Au total, vous pourrez admirer 70 tableaux issus de collections privées (belges et congolaises) et publiques (Museum für Völkerkunde – Vienne (Autriche) ; Collection Jewiewicki – Université de Laval (Québec).
Et comme dit le peintre CHERI SAMBA : « La peinture populaire est une peinture qui part du peuple pour aller vers l’art, où tout le monde se reconnaît et se retrouve »

         
               
         
               
Un avant-goût ???

Nous ne pouvons y résister … la vie est dure à Kinshasa … on y pique-nique, on y est malade, abandonné, quitté, égoïste, on y meurt, on s’y prostitue, on y fait la fête, on n’est pas dupe des turpitudes politiques … tout simplement, on y vit au quotidien … Les 14 artistes mettent le feu sans se prendre au sérieux et racontent avec humour le courage quotidien du peuple congolais.

               
  Artiste : CHERI-CHERIN.
« Quand j’étais président ou roi des bêtes ».
Huile sur toile, 98 x 88 cm.
Coll. Museum für Völkerkunde, Wien.

                       
 
L’allégorie animalière est un genre bien connu dans la littérature orale des peuples du Congo. Ici la politique en prend pour son grade malgré que le léopard ne soit pas le roi du monde animal … mais on devine de suite qui se cache dessous et les symboles qui accompagnent l’œuvre de CHERI-CHERIN.
                             
Artiste : SHULA.
« Monsieur l’abbé a rendu notre fille grosse ».
Huile sur toile, 65 x 89,5.
Coll. Museum für Völkerkunde, Wien.

   
                       
Même la religion n’est pas épargnée. Plusieurs tableaux illustrent ce thème. Dans celui-ci, SHULA dénonce le comportement de certains prêtres. La jeune fille semble ravie et la famille pas plus ennuyée que cela. Peut-être une façon de poser la question sur le célibat obligatoire chez les prêtres catholiques ?
   
                       
                             
Artiste : SYMS.
« No money, no love ».
Acrylique et paillettes sur toile,
104,3 x 79,5 cm.
Coll. de l’artiste.

     
   
De nombreuses toiles font référence à la crise économique qui traverse le pays. Ici, SYMS montre qu’il n’y a pas d’amour sans argent. La réalité de cette scène est durement vécue à Kinshasa (et ailleurs) par certains maris qui, n’étant plus payé depuis plusieurs mois, n’étaient plus capables d’habiller décemment leurs épouses, ni de nourrir leurs familles.
                             
      Artiste : SHULA.
« Infidélité ».
Huile sur toile, 89 x 64 cm.
Coll. Museum für Völkerkunde, Wien.

       
                       
De nombreux thèmes de la vie quotidienne sont abordés tout au long de cette exposition, toujours avec beaucoup d’humour.
Ici, l’infidélité, liée une nouvelle fois à l’argent … Le jeune amant n’ira pas loin, le pied pris dans le fil de la lampe renversée.
                             
Artiste : SHULA.
« Parlons SIDA ».
Acrylique sur toile, 91,7 x 98 cm.
Coll. Célestin Badibanga, Kinshasa.

     
Mais des thèmes plus graves y sont aussi abordés.
Le SIDA, par exemple, qui reste malheureusement à la une de l’actualité et fait ses ravages. Les hôpitaux sont transformés en mouroirs. Aujourd’hui, au Congo, le SIDA continue à défrayer l’actualité : personne ne peut fermer les yeux. N’oublions pas qu’en Afrique, cette maladie conduit droit à la mort !
C’est la lecture personnelle que SHULA brosse pour sensibiliser son public à cette maladie qu’aucun remède n’a encore réussi à guérir en Afrique.

     
                             
      Artiste : CHERI BENGA.
« Moineaux ou faseurs ».
Acrylique sur toile, 81,5 x 87,4 cm.
Coll. asbl Bruxelles-Musées-Expositions.

     
Cette exposition se révèle aussi instructive. Moineaux, faseurs, chègués … ainsi sont appelés les enfants des rues à Kinshasa. Ces enfants ont fui (parfois forcés) le toit parental et se sont retrouvés à la rue. A l’époque où les restaurants de l’Université de Kinshasa et de l’Institut Pédagogique National fonctionnaient, les enfants des rues rôdaient aux alentours pour ramasser les restes et s’en nourrissaient comme des moineaux picorent les miettes. Ce sont les étudiants qui leur ont donné le nom de moineaux.
     
   
               
           
Autre Exposition
à voir pour l’instant …
CHERI SAMBA
moto
na Tervuren.

               
      Photo C. De Croës.                                              
Parallèlement à l’exposition qui se déroule à la Grand-Place de Bruxelles, l’artiste Kinois, CHERI SAMBA expose quinze toiles au Musée royal de l’Afrique centrale à Tervuren. Cette exposition se tient du 7 mai au 28 septembre 2003.
Comment s’y rendre ? Veuillez consulter le lien suivant : http://www.africamuseum.be/fr/infos.html#map

   
Dans le cadre du projet de rénovation du Musée royal de l’Afrique centrale, CHERI SAMBA intervient pour nous offrir sa vision des choses. Il a choisi comme sujet central un groupe en plâtre exposé depuis bien longtemps au musée et qui s’intitule « Les Aniotas ». Vous connaissez mieux cette statue sous le nom de « L’homme Léopard », rendu célèbre par HERGE dans « Tintin au Congo ».
Pour l’exposition, un tableau inédit avait été commandé à l’artiste. Le tableau représente une scène tragico-comique entre Africains et Occidentaux dont l’enjeu est : laisser ou retirer du musée cette œuvre connotée. Tout un débat …

 
Artiste : CHERI SAMBA.
« Musée royal de l’Afrique centrale, réorganisation ».
Acrylique sur toile, 134 x 104.5 cm.
Africa Museum, Tervuren.

   
   
Excellente(s) visite(s) !!!
Jean et Ben.

   
                                               
 
                                               
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